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A l'occasion de la sortie du rapport d'activité sur l'engagement sociétal de BNP Paribas Fortis, Wilfried Remans, Head of CSR (Corporate Social Responsibility) & Public Affairs, revient sur l'année 2019 mais aussi sur la façon dont la banque joue son rôle pendant la crise actuelle. Interview.
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Que vous inspire la crise que nous sommes en train de vivre? Les banques, et en particulier BNP Paribas Fortis, sont-elles à la hauteur?

Cette crise, dont l'impact économique s'annonce considérable, démontre à quel point les banques jouent un rôle essentiel. Notre première responsabilité est de soutenir l'économie, particulièrement quand les choses vont mal. Et c'est ce que nous faisons.

A travers Febelfin, les différentes banques se sont en effet concertées et offrent une même réponse, en permettant aux particuliers et aux entreprises de suspendre le remboursement de leurs mensualités pendant six mois. Cet effort va peser sur le secteur, mais il est indispensable pour limiter l'impact économique de la crise sur nos clients. Des clients qui bénéficient, et c'est remarquable, d'une totale continuité du service de la part de notre banque. Je voudrais saluer ici l'ensemble des métiers - et en particulier nos agences, toujours accessibles - qui rendent cela possible.

La banque a aussi lancé plusieurs initiatives de solidarité. Je pense aux dons financiers conséquents  -  au total 2,1 millions d'euros - que nous avons versés aux hôpitaux, aux Banques Alimentaires, à la Fondation Roi Baudouin ou encore à Close The Gap, pour équiper d'ordinateurs les jeunes précarisés. Je pense aux collectes internes que nous avons lancées, au bénévolat lié à la crise que nous encourageons chez nos collaborateurs (écoute de personnes âgées isolées, fabrication de masques, ndlr), ou encore aux 125.000 masques de protection que nous avons donnés aux hôpitaux.

CSR vient de sortir son rapport d'activités 2019 sous un tout nouveau format, qui permet de mieux comprendre l’étendue de notre action sociétale. Qu'avez-vous envie qu'on en retienne?

Ce rapport illustre, à l'aide d'exemples concrets et chiffrés, nos trois niveaux d'engagement, soit comment nous augmentons notre impact positif via nos activités de banquier, comment nous diminuons notre impact négatif et ce que nous faisons sur le plan de la solidarité.

Ce que je voudrais qu'on en retienne, ce sont d'abord les réalisations de nos différents businesses. Les progrès réalisés dans les domaines des investissements durables, de l'accompagnement aux entrepreneurs sociaux ou aux entreprises désireuses d'opérer leur transition durable démontrent que la durabilité est partout dans la banque, qu'elle est véritablement ancrée dans notre ADN. L'engagement de nos collaborateurs, avec plus de 14.000 participations à #ourjob2 (ce programme permet notamment de faire du bénévolat pendant les heures de travail, ndlr), est lui aussi impressionnant et ne fait que renforcer ce constat.

Ceci dit, si ces réalisations sont encourageantes, elles ne sont encore qu'un avant-goût de ce que nous devrons – tous ensemble - réaliser dans les mois et années qui viennent. Plusieurs éléments, dont la pandémie actuelle, vont en effet accélérer le mouvement général vers davantage de durabilité.

Quels sont ces éléments et en quoi la crise peut-elle contribuer à plus de durabilité?

Le Green Deal Européen, qui vise la neutralité climatique à l'horizon 2050, ou encore les stress-tests climatiques qui seront imposés aux banques par les régulateurs démontrent que la durabilité n'est plus une option. Les investisseurs mesurent eux aussi de plus en plus la solidité et la performance des entreprises au regard de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Des critères dont l'importance a été soulignée par la crise actuelle. 

Plus généralement, la pandémie en cours met en lumière la vulnérabilité de notre modèle économique globalisé et va, je pense, accélérer la prise de conscience de la nécessité de mieux se préparer à d'autres risques majeurs. Les risques liés au réchauffement climatique, bien entendu, mais aussi aux inégalités sociales.