Au premier trimestre 2021, une maison coûtait en moyenne 281.705 euros en Belgique. Pour un appartement, il fallait débourser pas moins de 250.655 euros en moyenne. Ces chiffres sont tirés du baromètre de la Fédération du notariat. Au cours de ces cinq dernières années, les prix de l’immobilier ont progressé de 20%.
« Nous n’avons pas de boule de cristal », reconnaît Tim Spellemans, Product Manager des crédits habitation chez BNP Paribas Fortis. « Nous connaissons en revanche les paramètres qui influencent les prix de l’immobilier et la crise du coronavirus en fait évidemment partie. Nous ignorons encore les conséquences économiques exactes de cette pandémie. Jusqu’à présent, les pertes d’emploi ont été inférieures aux prévisions et les autorités ont pris différentes mesures visant à limiter l’impact de la crise. Si les aides publiques vont maintenant commencer à se réduire, il semble actuellement que les effets positifs de la réouverture de l’économie seront supérieurs aux éventuelles retombées négatives liées à la fin des mesures de soutien. »
« Les taux d’intérêt constituent un autre facteur important », poursuit Tim Spellemans. « Ils sont toujours historiquement bas. Les économistes de notre banque s’attendent à ce qu’ils le restent encore un bon bout de temps. Pour un crédit habitation, un taux d’intérêt bas signifie que, pour la même mensualité, vous pouvez emprunter un montant plus élevé. Si les taux d’intérêt remontaient, cela pourrait freiner l’augmentation des prix sur le marché immobilier. Mais nous n’en sommes pas encore là. »
« Les éléments dont nous disposons en ce moment laissent donc supposer que les prix sont encore appelés à augmenter », conclut Tim Spellemans. « Mais cela ne veut pas dire que les logements deviendront impayables. »
La crise du coronavirus a également eu d’autres conséquences sur le marché immobilier. Dès le premier confinement, le télétravail est devenu la norme. « Les gens ont fait plus attention à leur confort domestique, ce qui a notamment accru la demande de maisons avec un jardin ou d’appartements avec une grande terrasse », explique Tim Spellemans. « Si les gens continuent à télétravailler plus fréquemment, ils iront peut-être habiter à un endroit plus éloigné de leur lieu de travail. Un long trajet pour se rendre au travail est moins pénible s’il ne faut l’effectuer que deux ou trois fois par semaine. » Les prix des logements pourraient donc continuer à grimper dans toutes les régions.
Tim Spellemans s’attend par ailleurs à ce que la facture énergétique du logement joue un rôle toujours plus important dans le prix. « Un des objectifs du « Green Deal » de l’Union européenne est que les logements dans toute l’Europe atteignent un certain niveau de performance énergétique. Les logements qui l’affichent déjà verront leur prix se maintenir plus facilement. D’autres habitations nécessiteront sans doute des transformations en profondeur. Si c’est le cas pour votre domicile, n’oubliez surtout pas de vérifier si vous avez droit à des primes ou à des subsides pour les travaux de rénovation. »
Sur la base de ce que nous savons aujourd’hui, les experts ne s’attendent donc pas à une diminution rapide des prix des logements.