Sven Jense, fondateur et directeur de Climate Cleanup, a présenté la liste actualisée lors de la troisième édition de la conférence internationale Green Mind University. Cette conférence annuelle, organisée conjointement par BNP Paribas Fortis et le bureau de consultance Greenfish, a pour objectif de promouvoir les opportunités liées à la transition vers une économie bas carbone et durable auprès des entreprises et institutions.
Sven Jense a marqué les esprits en présentant pas moins de 100 solutions climatiques pour les trente prochaines années. Ces solutions visent tant à réduire les émissions de CO2 à un niveau global qu’à retirer de l’atmosphère le gaz carbonique déjà émis. Avec en point de mire le point 'drawdown', c’est-à-dire le moment où les niveaux de CO2 dans l’atmosphère cessent de grimper et se mettent à décroître régulièrement.
Le projet de Climate Cleanup classe ces 100 solutions par efficacité en termes de lutte contre les gaz à effet de serre, mais aussi par coût et épargne réalisée. Voici le top 10.
L’énergie éolienne est au premier rang des initiatives visant à gérer le réchauffement de la planète dans les trois prochaines décennies et à atteindre un monde neutre en carbone d’ici 2050. En ce moment, 314.000 turbines éoliennes fournissent environ 4% de l’offre mondiale d'électricité. Selon Sven Jense, il se pourrait bien que l’énergie éolienne devienne, d'ici dix ans, la source d’électricité la moins chère.
Dans des déserts, sur des bases militaires, sur des décharges ou même en mer : de nos jours, les panneaux solaires sont omniprésents. Il faut dire que le soleil constitue une source gratuite et presque inépuisable d’énergie propre, à un prix immuable qui n’est qu’une fraction du coût des sources d’énergie conventionnelles.
Un tiers de toute la nourriture produite n’est jamais consommé. Ce gaspillage est responsable d’environ 8% des émissions annuelles mondiales de CO2. La solution ? Produire uniquement ce dont nous avons besoin, consommer de manière durable et ne pas jeter sans réfléchir de la nourriture encore parfaitement comestible.
Pour certains, c’est peut-être ce qu’il y a de plus difficile, mais le fait est que manger un peu moins de viande est bon pour notre planète. La consommation de viande est en effet responsable d’un cinquième des émissions mondiales de CO2. L’alimentation végétarienne permet de réduire considérablement ces émissions, et est aussi plus saine, ce qui conduit à une diminution du pourcentage de maladies chroniques. Dans le cadre d’une étude menée en 2016, il a été calculé que nous pourrions réduire les émissions de 63% en optant tous pour un régime végétarien, et même de 70% en optant pour un régime végane.
Des études ont montré que les femmes les plus instruites ont moins d’enfants, plus sains, et qu’elles restent plus longtemps économiquement actives. L’éducation approfondie des filles dans les pays en voie de développement permet donc d’endiguer la croissance de la population, et d’augmenter sa productivité.
Déforestation, morcellement, incendies, détérioration et tarissement de la biodiversité : autrefois, les forêts tropicales couvraient pas moins de 12% de la surface terrestre; aujourd’hui, elles n’en couvrent plus que 5%. Le temps est donc venu de laisser repousser les forêts tropicales, et de délimiter des zones dans lesquelles nous laissons à nouveau la nature suivre son cours.
À travers le monde, 3 milliards de personnes cuisinent toujours à feu ouvert ou sur un poêle rudimentaire. Leur combustible ? Le bois, le charbon de bois, le fumier animal, les résidus de culture et le charbon. Ensemble, ces combustibles représentent 2 à 5% des émissions annuelles de gaz à effet de serre. En outre, la cuisson des aliments se fait souvent à l’intérieur, dans une pièce mal ventilée. La fumée qui se dégage est responsable de 4,3 millions de décès prématurés chaque année. L’utilisation de techniques de cuisson avancées comme les chaudières à biomasse permet de réduire les émissions de pas moins de 95%.
Vous avez des panneaux photovoltaïques sur votre toit ? Vous n’êtes pas seul(e) : 30% des panneaux solaires dans le monde sont installés sur des toits d’habitations. C’est en effet un moyen idéal d’alimenter votre ménage en électricité propre tout en ayant moins recours à l’électricité externe du réseau de distribution.
Chaque frigo ou climatiseur contient des éléments de refroidissement chimiques qui permettent de réduire la température en absorbant la chaleur. Autrefois, ces éléments chimiques jouaient un rôle important dans la dégradation de la couche d’ozone. Choisir les éléments chimiques adéquats est donc primordial si nous voulons faire un geste pour la planète. Les liquides de refroidissement naturels tels que le propane et l’ammonium sont de plus en plus souvent utilisés et montrent des résultats prometteurs en ce qui concerne les émissions de CO2.
Enfin, n’oublions pas d’inclure dans ce top 10 l’élevage en libre parcours. Cela veut dire que les animaux sont élevés dans un environnement naturel, non limité aux zones de pâturage. Ce type d’élevage est beaucoup plus efficace en termes de réduction des émissions de méthane s’échappant du bétail. Les prés sillonnés par des arbres absorbent cinq à dix fois plus de carbone que les prés entièrement ouverts, aussi bien dans la végétation que dans le sol. En outre, ce type d’élevage est plus avantageux pour les agriculteurs : les fruits d’arbres (pensez aux noix, aux fruits et aux champignons) permettent le développement de sources de revenus plus diversifiées au fil des saisons.
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