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BNP Paribas Fortis CSR
14.05.2013

Mémoire d'une banque: Les congés payés, entre privilège et droit

Ce troisième article de notre série 'Mémoire de la banque' a pour thème l’origine des congés payés dans notre pays.  Dans nos éditions précédentes, nous avons évoqué l'évolution du rôle de la femme dans le monde du travail et la construction d'une ligne de chemin de fer stratégique en Chine, au début du 20e siècle.  Chaque article est illustré par de précieuses photos d'époque.


Les livres d’histoire enseignent qu’en Belgique, les congés payés ont été ‘inventés’ en 1936 par le gouvernement Van Zeeland, dans la foulée de dispositions similaires prises en France peu de temps auparavant. Pourtant, les archives de la Société Générale de Belgique (fondée en 1822), qui a précédé l’ex-Générale de Banque, et de l’ex-CGER (créée en 1865) démontrent que leurs employés ont bénéficié bien plus tôt de congés annuels, ouvrant ainsi la route à un acquis social devenu ‘universel’.  (*)

Au 19e siècle, les premiers salariés à bénéficier de deux semaines de congés payés furent les fonctionnaires de l’État – c’était vers 1860. Et, dans les années qui suivirent, certains organismes privés se mirent à imiter cet exemple. A la Société Générale de Belgique, par exemple, cette pratique est attestée au moins depuis 1879 au moins. Les vacances accordées – 6 jours pour les garçons de caisse et garçons de bureau, 15 jours pour les employés à partir du grade de commis – étaient obligatoires. Elles se prenaient normalement en été et d’un seul bloc, mais on a retrouvé mention d’un congé accordé au mois d’avril… à l’occasion du mariage de l’employé. En fonction des exigences du service, les congés annuels pouvaient être supprimés: en 1886, le succès d’une conversion d’emprunt fut tel que pour en assurer le placement, nombre d’employés ne purent partir vacances! 

A la CGER, pas de congés payés au 19e siècle. Simplement, les bureaux fermaient certains jours de fête ou lendemains de fête: à l’anniversaire du Roi et à la Saint-Léopold, les lendemains de carnaval et de Noël, le jour du défilé de voitures du Longchamp-Fleuri…

Révolution en 1906: chaque employé se voit alors accorder entre 8 et 16 jours de ‘congé annuel de repos’ sans retenue de salaire, en fonction du grade: 8 jours pour les ‘classeurs’, 12 jours pour les ‘commis d’exécution’, 15 pour les commis… et 16 pour les chefs de bureau. Les dimanches et jours fériés tombant pendant la période de congé n’étaient pas comptabilisés. Par contre, les jours d’absence pour cause de maladie étaient comptés comme un demi-jour de congé régulier. Ce régime fut revu en 1919, dans le climat d’agitation sociale qui caractérisait le lendemain de la Grande Guerre. Quel que soit son grade, l’employé jouissait désormais d’un congé annuel de 15 jours et les congés de maladie n’en seraient plus déduits…

L'année 1936 sonna bel et bien la généralisation du régime des congés à l’ensemble des travailleurs belges, quel que soit leur statut. L’intervention du législateur faisait des congés payés non plus un privilège, mais un droit…
 

(*) La Générale de Banque et la CGER ont fusionné en 1999 pour devenir Fortis Banque, aujourd’hui BNP Paribas Fortis.
 

Voyez aussi notre rubrique Collection artistique et archives historiques 
 
Contact: historicalarchives@bnpparibasfortis.com


 

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