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Politique
24.10.2019
Arne Maes Senior Economist

Le changement climatique pèse sur l’économie

La Banque fédérale de Dallas a récemment publié une analyse des conséquences économiques à long terme du changement climatique. Les chercheurs ont examiné le rapport entre la productivité et – entre autres – les augmentations de la température, et ce pour 174 pays pendant la période 1960-2014. Ils ont constaté que les changements structurels de la température avaient une influence négative sur le PIB réel par habitant.

Plus chaud ou beaucoup plus chaud…

Dans le graphique présenté ci-dessous, la ligne noire montre l’évolution de la température globale au cours des dernières années par rapport à la moyenne de la période 1984-2014. Les lignes bleue et rouge représentent les valeurs prédites dans deux scénarios extrêmes, à savoir l’application complète de l’Accord de Paris sur le climat, ou l’inaction climatique, respectivement*.

AUGMENTATION DE LA TEMPÉRATURE GLOBALE DANS DIFFÉRENTS SCÉNARIOS

Dans le scénario de l’application de l’Accord de Paris et de la mise en œuvre des mesures correspondantes (ligne bleue), le réchauffement global resterait limité à un maximum de 2 °C de plus que le niveau préindustriel. Cela correspondrait à une augmentation supplémentaire de 0,01 °C/an, étant donné qu’aujourd’hui la température est déjà supérieure de 1 °C à ce niveau historique. La ligne rouge traduit le scénario dans lequel les gaz à effet de serre dans notre atmosphère atteindraient une concentration de plus en plus élevée. Dans ce scénario, l’augmentation additionnelle de la température de 4 °C d’ici 2100 correspondrait à une augmentation de 0,04 °C/an.

… plus pauvre ou beaucoup plus pauvre

Dans le scénario de l’inaction face au changement climatique (ligne rouge), le PIB réel par habitant diminuerait de plus de 7 % au niveau mondial, comparé à une baisse de 1 % à peine dans le cas de l’application complète de l’Accord de Paris. Ce qui rend cette étude unique, cependant, c’est que les chercheurs ont calculé l’impact du changement climatique sur l’économie par zone géographique. En Europe et en Chine, si l’accord climatique était appliqué, l’impact négatif serait presque inexistant, alors que le PIB par habitant baisserait d’environ 4,5 % en l’absence totale de mesures compensatoires.

Pour d’autres pays, les chiffres que présentent les auteurs sont bien moins flatteurs. Pour les États-Unis notamment, qui comme nous le savons se sont retirés de l’Accord de Paris, les conséquences économiques du pire scénario possible seraient particulièrement néfastes. Le PIB par habitant pourrait ainsi chuter de 11 %, comparé à une baisse de 2 % seulement dans le plus optimiste des scénarios.

* Les scénarios RCP2.6 (ligne bleue) et RCP8.5 (ligne rouge) proviennent du concept du ‘Representative Concentration Pathway’.

Les opinions exprimées dans ce blog sont celles des auteurs et ne représentent pas nécessairement la position de BNP Paribas Fortis.
Arne Maes Senior Economist
Arne Maes (né en 1985 à Ekeren) détient un Master of Science en Ingénierie commerciale de l’université d’Anvers, avec spécialisation en politique économique. Au sein de la banque, Arne est expert en économie belge et travaille, de surcroît, à la création et l’entretien des modèles de prévision du service, ainsi qu’au développement de nouvelles idées de recherche. En savoir plus

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