Les confinements successifs auxquels nous avons tous été soumis depuis le printemps 2020 se sont traduits par une frénésie d’achats immobiliers dans de nombreux pays, y compris le nôtre. Tout le monde a voulu un logement plus grand, un jardin, un bureau où télétravailler tranquillement. Tandis que, dans le même temps, les vendeurs de maisons se faisaient plus rares : les personnes plus âgées, principalement, voulaient éviter de se retrouver dans une maison de repos en pleine pandémie. La demande de biens résidentiels a donc été plus forte tandis que l’offre rétrécissait. Si l’on ajoute à ceci des taux d’intérêt ridiculement bas, il n’en fallait pas plus pour provoquer une quasi surchauffe du marché dès 2020. De nombreux pays ont été confrontés à cette situation et la question qui se pose aujourd’hui est de savoir quel va être l’impact des hausses de taux sur le marché immobilier résidentiel ?
Accalmie aux États-Unis
Aux États-Unis, les taux des emprunts hypothécaires sur 30 ans ont doublé, passant de 3 à 6%. Et on observe déjà un ralentissement de l’activité grâce à des chiffres très récents qui sont publiés en continu: les ventes semblent se faire nettement moins rapidement et un nombre croissant de vendeurs semblent à présent obligés de revoir leur prix à la baisse. Ce qui n’était absolument pas le cas en 2021, au contraire. Sur le mois de mai 2022, le nombre de maisons en vente pour lesquelles le prix demandé a dû être baissé s’affiche en hausse de presque 80% sur un an. En mai 2021, le chiffre correspondant était de -50%, illustrant bien la tension qui régnait sur l’immobilier à l’époque. Les chiffres montrent également que les biens restent en vente plus longtemps, signe que la folie qui prévalait en 2020 et 2021 retombe un peu. Ce qui est une excellente nouvelle !
Et en Belgique ?
Les taux hypothécaires ont également doublé, voire plus en quelques semaines, mais nous ne disposons pas de chiffres aussi récents qu’aux USA. Il est donc plus compliqué de savoir si une accalmie se profile ou pas. Ce que l’on sait, par contre, c’est que les prix avaient déjà augmenté moins vite au cours du dernier trimestre de 2021, gagnant 6% après une hausse record de 8% au cours du troisième trimestre. Or, à cette époque, les taux hypothécaires n’avaient pas encore augmenté, ou très peu, ce qui laisse supposer que l’accalmie sur la demande n’est pas encore visible dans les chiffres.
C’est une affaire à suivre car la santé du marché immobilier est un fondement important de l’environnement économique. Une accalmie serait toutefois salutaire car la frénésie qui a accompagné la moindre transaction immobilière en 2020 et 2021 était devenue malsaine, puisque les vendeurs faisaient la loi, laissant de moins en moins de chance à ceux qui ne disposaient pas des fonds suffisants pour, par exemple, se passer de condition suspensive lors de la remise de leur offre ferme.