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BNP Paribas Fortis Economie
09.01.2025

Enquête : les freins et les ambitions des Belges vis-à-vis de la voiture électrique

Une enquête menée par Data Synergy pour le compte de BNP Paribas Fortis met en lumière les défis et opportunités liés à la mobilité durable en Belgique. Les Belges affichent des opinions partagées sur des sujets clés de la mobilité, allant des abonnements aux voitures autonomes et électriques jusqu'à la disponibilité des infrastructures de recharge. L’enquête révèle des clivages générationnels et des attentes précises envers le gouvernement pour accompagner cette transition.

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En 2024, la congestion routière a coûté à la Belgique 1,11% de son PIB, soit 5,3 milliards d'euros. Ce chiffre, qui illustre le poids des embouteillages sur les entreprises, s’ajoute à un autre défi de taille : le transport routier est responsable de 23,4% des émissions de CO2 dans le pays. Par ailleurs, les ménages belges consacrent une part croissante de leur budget à la mobilité : 10,8% en 2022 contre 9,7% en 2020. Ces chiffres soulignent l’urgence de repenser les modes de transport et d’adopter des solutions de mobilité durable, un enjeu crucial pour les ménages et les entreprises.  

Actuellement, près d’un ménage belge sur 8 (12%) déclare posséder une voiture électrique ou hybride à titre privé. L’usage d’un véhicule bas carbone est plus prononcé lorsqu’il s’agit d’un véhicule d’entreprise puisque 46% des ménages belges, qui possèdent au moins une voiture de société, déclarent rouler en voiture électrique, hybride ou plug-in hybride.

Un ménage sur 10 envisage de passer à un véhicule électrique d’ici à fin 2026

Les défis pour la transition vers les véhicules électriques restent nombreux. Près de la moitié des Belges interrogés attendent davantage de soutien de la part des autorités : si 40% des Belges souhaitent que le gouvernement intensifie ses efforts pour faciliter la transition, 39% s’opposent à toutes aides gouvernementales, révélant un clivage net. Au-delà des incitations financières, c’est la question des infrastructures qui domine les débats. Pour ceux qui souhaitent une intervention gouvernementale, le développement des bornes de recharge publique (23%) est perçu comme prioritaire par rapport aux subventions pour l’achat (17%) ou aux réductions fiscales (15%). 

Cette priorisation des infrastructures met en lumière une réalité vécue par les utilisateurs de véhicules électriques. Parmi eux, 76% jugent l’infrastructure actuelle satisfaisante, bien qu’un meilleur aménagement de certains points stratégiques soit encore attendu. Cependant, ils mettent encore plus haut la priorité sur une extension de cette infrastructure par rapport aux mesures financières (38% des utilisateurs contre 23% pour les non-utilisateurs des bornes de recharge).

A contrario, la majorité des Belges (43%), qui roulent ou pas en voiture électrique/hybride, jugent difficile ou très difficile de trouver des bornes de recharge, tandis que seulement 4% estiment leur disponibilité suffisante. La perception de l’infrastructure reste donc un frein majeur au développement du parc électrique. Malgré ces défis, un potentiel prometteur existe : plus d’un ménage sur 10 (11%) envisage de passer à un véhicule électrique d’ici à fin 2026. 

Les nouvelles tendances de la mobilité : abonnements et voitures autonomes

Face aux enjeux environnementaux, économiques et sociaux, la mobilité se réinvente grâce à des solutions innovantes et accessibles. Parmi elles, 2 tendances émergent particulièrement : les voitures autonomes et le « leasing privé ». Ces nouvelles approches de la mobilité transforment le rapport des Belges au déplacement, au véhicule et à la possession. 

Les perceptions à l’égard de la technologie des voitures autonomes reflètent cependant certaines préoccupations : 8 Belges sur 10 (82%) jugent que la technologie n’est pas encore suffisamment fiable pour être utilisée en toute confiance. Les jeunes (18-27 ans) sont toutefois plus optimistes puisque 42% d’entre eux estiment la technologie prête, même si la moitié hésite encore à utiliser les fonctionnalités autonomes.

Ce scepticisme généralisé met en évidence la nécessité d’avancées technologiques tangibles, mais aussi d’efforts accrus pour rassurer les consommateurs sur la sécurité et les avantages concrets de ces véhicules autonomes. 

L’étude met également en lumière l’économie de l’abonnement (leasing privé) dans le secteur automobile. Ainsi, 32% des Belges se montrent positifs quant à la possibilité d'utiliser une voiture via un abonnement tout compris, intégrant assurance, entretien et taxes. Les jeunes (18-27 ans) se démarquent, avec 36% d'avis positifs. Cependant, 37% des participants restent sceptiques, un sentiment majoritairement présent parmi les ménages propriétaires de voitures.

Cette réticence générale à adopter un nouveau modèle de consommation s’inscrit dans un contexte où la notion même de possession reste primordiale. Pourtant, l’intérêt croissant des jeunes pourrait annoncer un changement de paradigme dans les années à venir.

À travers ces résultats, l’étude montre que les perceptions diffèrent fortement en fonction des profils. Si les jeunes se montrent généralement plus favorables aux innovations et aux interventions publiques, les ménages sans voiture ou les non-propriétaires de véhicules électriques adoptent des positions plus prudentes. 

Ce constat souligne l’importance d’un accompagnement différencié, adapté aux besoins spécifiques de chaque groupe, pour promouvoir une mobilité durable en Belgique. En conciliant infrastructures renforcées, solutions financières attractives et sensibilisation, la transition pourra répondre aux attentes de l’ensemble des Belges.

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Accompagnement financier pour une mobilité bas carbone

BNP Paribas Fortis joue un rôle clé dans la transition vers une mobilité bas carbone. En 2024, un prêt à tempérament sur 2 accordé par la banque concernait le financement de véhicules, dont 20% pour des modèles à faibles émissions (moins de 50g de CO2).  

Le montant moyen des prêts pour ces véhicules a atteint 27.160 euros en 2024, en hausse de 2% par rapport à l’année précédente. La durée moyenne des emprunts s’élève désormais à 70 mois, tandis que la mensualité moyenne atteint 471 euros, en augmentation de 7% par rapport à 2023. 

Press Team

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