Qu'est-ce que la japonisation ?
Depuis l'éclatement, début 1990, de la bulle spéculative boursière et immobilière, l'économie nipponne affiche une croissance plus que chétive et on entend parler de déflation presque tout le temps. Depuis la grosse crise de 2008, les événements européens montrent pas mal de similitudes avec ceux du Japon. Raison pour laquelle nous parlons d’un risque de japonisation de l'Europe. Les deux économies ont été touchées par des crises économiques successives. Les citoyens et les entreprises ont été forcés de faire des économies et les taux d’intérêt sont tombés à zéro. La réduction de la population active et une très faible productivité plombent le potentiel de croissance.
Au Japon, on a attendu trop longtemps pour se débarrasser des mauvais prêts.. Idem dans quelques pays européens.
Heureusement il y a aussi d'importantes différences. La structure plus rigide du marché européen du travail fait qu'une forte baisse des salaires est moins probable. Les prévisions quant à l'inflation sont encore positives et les prix des actions et de l’immobilier se sont normalisés.
Action politique vitale
Avec une inflation sous-jacente de moins de 1 % aujourd'hui, on risque néanmoins la déflation si une récession se produit encore en Europe. La BCE fera tout pour soutenir l'économie et l'inflation, mais sa marge de manœuvre est limitée.
Une union politique doit permettre aux 19 pays de la Zone euro de réagir plus rapidement. Une union fiscale évite que des pays déjà en crise doivent en plus faire de nouvelles économies. Une union des banques, enfin, coupe le lien qui existe entre les banques et leurs autorités nationales, ce qui éviterait de répéter la crise bancaire de 2010.
Avancer sera un défi dans une Union européenne politiquement divisée. Mais l'autre perspective, c'est une très longue période de médiocre croissance, de déflation et de taux au plancher.